10 h 00 : Visite de l’exposition.
Vogelsang a ouvert en 2016 l’exposition permanente sur l’histoire
de la «NS-Ordensburg Vogelsang» avec le titre
« DESTINEE : HERRENMENSCH » (la race des Seigneurs).
LES FORTERESSES DE L‘ORDRE NAZI : DE LA FASCINATION AU CRIME .
Au fil de 11 chapitres, elle propose de nombreux objets, ainsi
que des photos, des films et des sources d‘informations via des
supports audios et écrits. Différentes perspectives du lieu de
mémoire seront mises en lumière : par exemple, concernant les
motivations et parcours des participants aux cours de formation,
le quotidien et la vie dans la forteresse de l‘Ordre, ou
concernant la question de savoir de quelle manière nombre de ces
hommes sont devenus des bourreaux.
L‘exposition ne vise pas à
fournir des réponses simplistes, mais incite à faire naître
des questions.
- Qu‘est-ce qui rendait un lieu comme Vogelsang si attrayant
durant la période nazie ?
- Quelles promesses d‘avenir la direction faisait-elle aux jeunes
hommes ?
- Par quelles espérances et quels désirs étaient-ils mus ?
- Est-ce l‘entraînement et la formation prodiguée qui les ont
prédestinés à prendre part aux crimes ?
- Etaient-ils en mesure de dire non ?
- Se voyaient-ils comme des « Herrenmenschen » (la race des
seigneurs) et agissaient-ils en tant que tels ?
L’Ordensburg Vogelsang a été
construite de 1934 à 1936 et représente l’une des trois
forteresses nazies destinées à la formation de la nouvelle
génération de dirigeants du parti national-socialiste (NSDAP)
par le « Front allemand du travail » (Deutsche Arbeitsfront,
DAF). Elle a commencé ses activités de formation en 1936. Outre
la formation idéologique, le sport était également un aspect
essentiel de la formation. Les participants devaient après tout
se rapprocher de l’idéal du « nouvel homme allemand » et
représenter la « race des seigneurs » ou Herrenmenschen. Le
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale marqua l’arrêt des
enseignements.
Les Ordensburgen nazis étaient autant des centres de
formation que des scènes d’autopromotion des sommités du parti
nazi. Les Ordensjunker « chevaliers de l’Ordre », étaient
présentés comme la nouvelle élite du parti, et nombre d’entre
eux se sentaient comme tels. Ils croyaient entamer une ascension
sociale et une carrière professionnelle en intégrant les
Ordensburgen. La société d’hommes qu’ils rejoignaient était
promesse de refuge et de sécurité, de franche camaraderie
partagée avec des personnes étant sur la même longueur d’onde.
L’endoctrinement idéologique s’effectuait par des cycles de
conférence et des séminaires, mais également par la formation
physique assurée par l’entraînement militaire et toutes sortes
de sports. C’est surtout la matière « science raciale » qui
accentuait en permanence l’image de leur propre supériorité. Une
religion de substitution national-socialiste, avec des rites et
des cérémonies pleines de pathos, confortait les « Ordensjunker
» dans leur croyance à participer à la création du « Nouvel
homme » du futur.
Empreints de cette structure
idéologique, les hommes issus des Ordensburgen combattirent
d’abord comme soldats dans une guerre qui, notamment à l’est, se
transforma en une guerre raciale et d’extermination. Par la
suite, plusieurs centaines d’entre eux occupèrent des rôles de
colonisateurs modernes en Pologne, dans les pays baltes, en
Biélorussie et en Ukraine, et nombreux parmi eux prirent part
là-bas aux crimes nazis. Il fallut attendre longtemps pour que
la société de l’après-guerre, puis la justice, commence à
s’intéresser aux individus ayant commis ces crimes.
12 h 00 : Lunch
Nous nous dirigeons vers le restaurant, ou nous sera servi un
copieux repas typiquement régional.
Médaillon de porc de l’Eifel et
sa sauce aux champignons.
Gâteau de pommes de terre et sa salade.
14 h 00 : Visite guidée du plateau.
Nous débutons la visite avec Jean
Marie Malaise ancien capitaine-commandant de Vogelsang et Liégeois
de surcroît. Nous étions donc entre de bonnes mains pour
poursuivre notre visite. Malheureusement la météo ne nous a pas
épargnés. C'est sous un vent froid et une pluie battante que nous
avons évolué entre les différents bâtiments.
Rappel de quelques dates importantes
1934 : Début des travaux de construction du site de Vogelsang.
1936 : Début des formations.
1939 : Suspension des formations avec le début de la Seconde
Guerre mondiale.
1945 : Occupation par l‘armée américaine.
1946 : Création du camp
d‘entraînement « Camp Vogelsang » par les forces britanniques.
Le site ainsi que les terres environnantes,
sont proclamés zone d‘entraînement militaire, et le village
de Wollseifen est forcé d'évacuer.
1949 : Création de l'OTAN.
1950 : Le « CAMP VOGELSANG » passe sous l‘autorité de
l‘administration militaire belge (utilisé aussi
comme zone d’entraînement militaire OTAN).
1955 : Pacte de Varsovie. La division du monde en 2 blocs est
scellée.
Début de la « Guerre Froide » Est Ouest.
1991 : Fin de la « Guerre Froide ».
2005 : Retrait des derniers militaires belges.
2006 : Ouverture au public en tant qu'espace international
Vogelsang.
2016 : Inauguration de Vogelsang IP.
De multiples traces de la présence des militaires belges sont
encore visibles aujourd'hui.
-
La caserne belge Van Dooren.
-
Les bâtiments d'entraînement à Wollseifen.
-
La chapelle belge proche de l'entrée « Malakoff ».
-
L'aire de lavage pour véhicules militaires blindés à
l'emplacement du parking actuel.
- La station-service belge
-
L'ancien cinéma de la caserne belge.


Taverne de la forteresse
Caserne Van Dooren
Cinéma de la caserne
Nous prenons le chemin du retour
impressionnés par le côté grandiose mais sinistre
de ce complexe chargé de plus de 80 ans d'histoire.
A
très bientôt lors d'une nouvelle découverte.